Marché du maïs Paul Gaffet (Oda) : « Les prix pourraient baisser dans quelques semaines »

En neuf mois, le cours du maïs (Fob Creil)a perdu près de 100 €/t, passant de 256 €/t le 12 novembre dernier à 160 €/t le 6 août 2013. Une dégringolade contenue depuis plusieurs jours par des opérateurs de marchés qui se focalisent désormais sur le Weather market de la Corn Belt américaine.

Depuis plusieurs jours, en effet, « les opérateurs s’inquiètent des conditions climatiques très sèches dans certaines zones de la Corn Belt », explique Paul Gaffet, analyste de marchés chez Offre et demande agricole. Des conditions sèchent alors que les cultures entrent en pleine phase de remplissage des grains.

Les quelques pluies observées ces dernières heures ont certes détendu quelque peu le marché. Mais ce dernier devrait rester sous pression dans les jours qui viennent.

« La tendance apparaît donc incertaine dans les 15 prochains jours », confirme Paul Gaffet, à l’image de la courbe des prix depuis début août.

« Il faut se couvrir à la baisse »

A plus long terme, « dans trois ou quatre semaines, les prix pourraient aussi repartir à la baisse » ! Car si les Etats-Unis peuvent présenter des incertitudes quant à leur niveau de production, les récoltes s’annoncent bonnes chez les autres pays producteurs, à l’image du Brésil. De même que l’Ukraine pourrait produire 3 Mt de plus qu’initialement prévu, confortant ainsi son grand potentiel exportable.

Autre facteur de détente des prix à moyen terme : le peu de ventes d’origine américaine. L’origine américaine n’étant actuellement pas compétitive sur le marché mondial, « les farmers américains ont, pour l’instant, peu vendu de maïs. » Un afflux de lot à l’export dans les prochaines semaines ou prochains mois accentue la tendance baissière à moyen terme.

Que faire dans ces conditions ? « Les agriculteurs qui nous suivent ont couvert 75 % de leur récolte à la baisse, explique Paul Gaffet. Un agriculteur qui n’aurait pas suivi ce conseil doit couvrir au moins 50 % de sa récolte contre le risque réel de baisse des cours ».